Liza
Précipiter les choses (surtout quand il s’agit d’émotions… ou de brosses à dents)
S’emballer, c’est tellement facile quand on débute une nouvelle relation. Les papillons dans le ventre, les textos qui s’enchaînent, les nuits trop courtes parce qu’on refait le monde à deux… C’est beau, c’est exaltant, mais attention à ne pas confondre passion naissante et engagement solide.
Se voir tous les jours, emménager ensemble au bout de trois semaines ou parler enfants avant d’avoir partagé un hiver – c’est le meilleur moyen de brûler les étapes… et la relation avec. Il ne s’agit pas de freiner l’élan amoureux, mais de cultiver la patience. Une histoire vraiment solide a besoin de temps pour s’enraciner. Prenez le temps de découvrir l’autre en dehors du prisme ultraromantique des débuts.
Et s’il vous propose de laisser une brosse à dents chez lui après deux rendez-vous ? C’est peut-être mignon… ou un peu précipité.
Idéaliser l’autre (aka : Non, il/elle n’est pas parfait(e)… et c’est tant mieux)
Quand on tombe amoureux, il est tentant de mettre l’autre sur un piédestal. Il/elle est drôle, brillant(e), incroyablement sexy et fait les meilleurs pancakes du monde : que demander de plus ? Sauf que l’amour véritable ne se construit pas sur une version fantasmée de l’autre, mais bien sur une connaissance réaliste et acceptante.
Idéaliser son/sa partenaire dès le départ, c’est se piéger. Le jour où les défauts émergeront (et ils le feront), la chute peut être brutale. Être dans le réel ne signifie pas refroidir les sentiments, au contraire. C’est dans l’acceptation des imperfections que l’amour gagne en profondeur. Alors non, il n’est pas toujours à l’heure et elle parle trop fort au téléphone ? Parfait. Ça s’appelle la vraie vie.
Faire semblant pour plaire (spoiler alert : ça ne tient jamais longtemps)
Changer de goûts musicaux, prétendre aimer la randonnée quand on est allergique à l’effort physique, ou s’inventer une passion pour Game of Thrones parce que « tout le monde aime ça »… C’est non.
Vouloir se montrer sous son meilleur jour au début, c’est humain. Mais jouer un rôle pour coller à ce que l’on pense que l’autre attend ? C’est une bombe à retardement. À terme, les masques tombent, et la dissonance finit par miner la relation.
L’authenticité, c’est séduisant. Affichez vos vraies couleurs dès le départ – même si elles sont pleines de contradictions, de passions étranges et de playlists honteuses. Mieux vaut être aimé(e) pour ce qu’on est que pour une version de soi-même qu’on ne pourra pas soutenir longtemps.
Éviter les conversations sérieuses (parce que “ça fait peur”)
On a tendance à vouloir garder les choses « légères » au début, histoire de ne pas faire fuir l’autre. Mais éviter les sujets importants – attentes, valeurs, vision du couple – sous prétexte de ne pas casser l’ambiance, c’est construire sur du sable.
Les conversations inconfortables sont essentielles : veulent-ils/elles des enfants ? Quel rapport ont-ils avec l’argent ? Quelles sont leurs priorités de vie ? Plutôt cocon du dimanche ou fiesta jusqu’à l’aube ? Autant poser les bases.
Ces discussions ne doivent pas ressembler à un interrogatoire ni être expédiées dès le premier date, mais elles doivent exister. En parler tôt, c’est tirer un trait sur les non-dits et les déceptions à long terme.
Se perdre dans l’autre (allô ? Il reste quelqu’un là-dedans ?)
Il/elle prend toute la place dans vos pensées et dans votre emploi du temps ? Vos amis commencent à vous envoyer des signaux de fumée pour avoir des nouvelles ? Attention. Une relation équilibrée commence par deux personnes autonomes et bien ancrées dans leur propre vie.
Trop d’investissement dès les débuts, c’est prendre le risque de fusionner au point de s’oublier soi-même. Or, il n’y a rien de sexy dans quelqu’un qui se sacrifie pour exister à travers l’autre. Garder ses passions, ses moments solo, ses projets individuels – c’est ce qui garde votre identité vivante et désirable.
Vous n’êtes pas deux moitiés, mais deux entiers. Ne l’oubliez pas.
Comparer la relation à une précédente (spoiler : ça ne lui plaira probablement pas)
On a tous un bagage. Des ex, bonnes ou mauvaises expériences, des blessures pas encore totalement refermées. C’est normal. Mais si ces souvenirs s’invitent trop vite et trop souvent dans une nouvelle relation, cela peut devenir étouffant… pour tout le monde.
Parler de son ex à tout bout de champ, « Mon ex faisait ça différemment », « Avec mon ex, c’était plus simple » : alerte rouge. Ce genre de comparaison installe inconsciemment une troisième personne dans la pièce. Et on parie que vous préférez les duos aux trios fantômes.
Votre nouvelle relation mérite une chance d’exister pour elle-même, sans l’ombre gênante d’un passé encore trop présent.
Penser que « l’amour suffit »
C’est peut-être ce que les films nous vendent, mais dans le monde réel, les choses sont un peu plus nuancées. L’amour est essentiel, bien sûr, mais ce n’est pas une baguette magique qui gomme les incompatibilités, les tensions ou les mauvaises habitudes relationnelles.
La communication, le respect mutuel, l’envie de faire des compromis, la gestion de son ego et de ses blessures personnelles… Voilà ce qui permet à un couple de durer réellement. Penser que « parce qu’on s’aime », tout va naturellement s’aligner, c’est risquer de se heurter très vite à la réalité – parfois brutalement.
Aimez avec enthousiasme, bien sûr. Mais aimez aussi avec lucidité.
Se concentrer sur le statut plutôt que sur la connexion
Dans notre société où « être en couple » est valorisé, beaucoup se précipitent dans une relation principalement pour ne pas être seul(e), ou pour cocher une case. Résultat ? On peut finir par choisir un partenaire plus pour son CV amoureux que pour la qualité du lien qu’on partage.
Avant de vous lancer à fond, demandez-vous : est-ce que je suis avec cette personne parce qu’elle me convient vraiment, ou parce que j’ai envie de ne plus être célibataire ? Est-ce que je me sens vu(e), compris(e), valorisé(e) ?
Une relation n’est pas une vitrine. Prenez le temps de sentir si la connexion existe en dehors de l’envie d’être « en couple ».
Oublier de poser ses limites (spoiler : elles ne sont pas de simples options)
Dire oui à tout pour ne pas froisser ou par peur de déplaire, c’est s’oublier au passage. Les premières semaines donnent le ton de la relation : c’est le bon moment pour exprimer vos besoins, vos inconforts, vos préférences.
Que ce soit dans la fréquence des échanges, la sexualité, les comportements avec les ex, ou encore le respect de votre espace personnel – vos limites sont vos fondations. Si l’autre les respecte, c’est déjà un bon indicateur de sa capacité à construire quelque chose de sain. Sinon ? Vous avez votre réponse.
Ignorer les signaux d’alerte… au nom de l’amour naissant
Au début, on veut voir le meilleur de l’autre. Alors parfois, on évite de regarder les petits (ou gros) drapeaux rouges qui flottent devant notre nez. Une jalousie excessive, des promesses non tenues, un manque d’écoute, des critiques incessantes… Si cela arrive dès le commencement, ce n’est pas bon signe.
Beaucoup espèrent qu’avec le temps, « ça changera ». News flash : ce qui est présent au début est souvent amplifié avec le temps. Mieux vaut affronter les signaux d’alerte maintenant que regretter dans six mois de ne pas avoir vu – ou voulu voir – ce qui clochait.
Attendre que l’autre « devine » ce qu’on ressent
Ce ne sont pas les débuts d’une relation qui justifient de tout garder pour soi. Dire clairement ce qu’on ressent – sans drame, sans reproche, mais avec sincérité – est une compétence à construire dès les premiers pas du couple.
Attendre que l’autre vous lise dans les pensées, c’est préparer le terrain à des malentendus, de la frustration et beaucoup de déceptions. Vous êtes deux adultes, potentiellement amoureux, pas deux télés connectées via Bluetooth émotionnel.
Parlez. Exprimez. Osez. C’est sexy, la vulnérabilité assumée.
Pour aller plus loin
Une relation saine et solide ne se construit ni en suivant une recette toute faite ni en copiant ce qu’on voit sur Instagram. Chaque couple trace sa propre route. Mais en évitant ces quelques embûches, vous augmentez sérieusement vos chances de bâtir quelque chose de durable, d’épanouissant… et de profondément vibrant.
Et si vous avez déjà coché quelques cases de cette liste, pas de panique. L’important n’est pas de ne jamais faire d’erreurs, mais de savoir (et vouloir) les reconnaître pour mieux grandir, à deux.
